L’ÉVOLUTION DU TERRITOIRE DE LA SEIGNEURIE DE FOSSAMBAULT (1)
Le territoire de la municipalité de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier a grandement évolué depuis le début. Regardons ensemble ses transformations.
La seigneurie de Fossambault
C’est le 20 février 1693 qu’Alexandre Peuvret de Mesnu, écuier et sieur de Gaudarville (1664-1702), reçoit du gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade, comte de Frontenac, une concession qui est nommée seigneurie de Fossambault en l’honneur de sa mère, Marie-Catherine Nau de Fossambault. Le père de Catherine, Jacques Nau de Fossambault, était conseiller du Roi et trésorier des finances de Berry. La confirmation par le Roi de France, Louis XIV, de la concession appelée Fossambault sera signée le 15 avril 1694 à Paris.
Cette nouvelle seigneurie sera entourée des seigneuries et fiefs de Gaudarville, Bel Air, Bourg-Louis et St-Gabriel de Valcartier, Bonhomme, de Maure, Neuville et Sillery.

Alexandre Peuvret mourut sans postérité et ses seigneuries (Gaudarville et Fossambault) passèrent à sa sœur Marie-Catherine Peuvret (1667-1739) et son mari Ignace Juchereau-Duchenay (1658-1715). C’est Antoine Juchereau-Duchesnay (1704-1772), leur fils, qui hérite des seigneuries. C’est seulement lorsque le plus jeune de ses fils, Michel-Louis, héros de la bataille de Châteauguay (1813), hérita de la seigneurie, que celle-ci commence à prendre un essor appréciable.
En 1820, Michel-Louis Juchereau Duchesnay, va donc développer le territoire en invitant des immigrants irlandais à s’installer sur ses terres. C’est ainsi qu’en octobre 1820, l’établissement St-Patrice : New Irish Settlement of Fossambault (St Patrick Settlement usage courant) voit le jour. (À ne pas confondre avec la Mission St Patrice qui était le volet religieux). La paroisse catholique de Sainte-Catherine fut fondée en 1824. En 1825 « New Irish Settlement of Fossambault on the Jacques –Cartier » est remplacé par « Sainte-Catherine de Fossambault ».

La seigneurie de Fossambault, compté de Hampshire, couvrait une superficie d’environ 39 miles (101, 01 km2) qui incluait le lac Sergent et le lac Saint-Joseph, ainsi qu’une panoplie de petits lacs et rivières. Le Lac Saint-Joseph était alors connu sous une appellation amérindienne d’Ontaritzi. C’est en 1927 qu’on le nomma Lac Saint-Joseph. Il y avait douze concessions du sud au nord à partir de Saint-Augustin jusqu’à la forêt que nous connaissons aujourd’hui sous l’appellation de « réserve faunique des Laurentides ». Les Britanniques nommaient « wasteland » tout le territoire au nord de la rivière Jacques-Cartier.
En 1829, le nom du comté de Hampshire est changé pour Portneuf. En 1847 les municipalités de paroisse sont remplacées par des municipalités de comtés. Ainsi « Sainte-Catherine de Portneuf » est créée et le nom « Sainte-Catherine de Fossambault » n’existe plus. Le nom sera modifié de nouveau au XXe siècle avec la création des municipalités régionales de comtés (MRC) qui abolit les comtés. Comme la municipalité fera partie du territoire de la MRC Jacques-Cartier, Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier naîtra en 1984 et deviendra ville en l’an 2000.
Un territoire morcelé
La suppression du régime seigneurial en 1855 va voir apparaître les municipalités de paroisse avec des conseils municipaux. Au fil des ans, le territoire de Sainte-Catherine de Portneuf sera morcelé.
En février 1868, une partie de la seigneurie de Bélair (4ième et 5ième rang) est annexée à la Paroisse de Sainte-Catherine du comté de Portneuf. Il y aura détachement de Sainte-Jeanne de Neuville le 6 juin 1870. Le nom de la paroisse passera à la municipalité en 1867, qui deviendra Sainte-Jeanne-de-Pont-Rouge en 1959. En décembre 1870, c’est le détachement de la municipalité de la paroisse de Saint-Augustin.
La Base militaire de Valcartier
En 1912, le ministère de la Milice et de la Défense du Dominion du Canada décida d’acquérir dans la province de Québec un terrain de 4 931 acres (19,955 km2) sur le territoire de Sainte-Catherine de Portneuf pour en faire un camp militaire. Le ministère de la Défense négocia l’expropriation de 125 cultivateurs de Sainte-Catherine et de St-Gabriel-de-Valcartier. En 1918, le camp de Valcartier avait une étendue de 12 428 acres (50,294 km2). La plupart des expropriés étaient des cultivateurs de descendance irlandaise. Leurs ancêtres avaient défriché ces forêts. Ils furent contraints de quitter leurs terres ancestrales.

La Ville du Lac-Saint-Joseph
M. Thomas Maher a obtenu l’érection de l’endroit en municipalité le 10 juin 1936. Le lac mesure huit milles de long (12,8 km) par trois milles de large (4,8 km) soit de la « passe » entre les deux lacs, jusqu’à l’école de Duchesnay. Avant la construction du chemin de fer Gosford en 1871, le territoire de la vallée du lac Saint-Joseph était pratiquement désert.
Shannon
Le litige qui mène à la création de Shannon est qu’une partie de la population protestait contre les taxes municipales et le manque de services offerts dans le secteur. Pour régler le problème, une partie du territoire de Sainte-Catherine de Portneuf est détaché et le 14 décembre 1946 naît la municipalité de Shannon. En 1964, le gouvernement fédéral entreprit une deuxième expropriation de 10 000 acres (44 469 km2) furent ajoutées à la base militaire. Shannon perdit les concessions 7 à 12.
Fossambault-sur-le-Lac
Ce territoire devient une municipalité en 1949. Quelques agriculteurs irlandais ont occupé le secteur au XIXe siècle, du côté est aux abords du lac Saint-Joseph. Le phénomène de villégiature apparaît à partir de 1895. Les citadins de Québec prenaient le train jusqu’au Lac-St-Joseph.
Entre 1896 et 1934, Thomas Maher, un homme d’affaires de Québec, achète de la Consolidated Paper Corporation des terres tout autour du bassin supérieur du lac et une partie du bassin sud. Ces terres sont subdivisées et offertes aux villégiateurs venus principalement de Québec. L’un des premiers à y faire construire un chalet est le notaire Cyprien Labrecque en 1896. Par la suite, une part importante de la bourgeoisie de Québec vint s’y installer.
Lac Sergent
Le 25 février 1921, le territoire deviendra la Ville du lac Sergent. La ville a une étendue de 684 arpents (2 338 m2) située sur le littoral du lac. Avant 1921, une partie de cette ville relevait, au point de vue municipal, de Saint Raymond et l’autre partie de Sainte-Catherine.
(1) Daniel Stewart, société d’histoire catherinoise. (Article publié en décembre 2020)
LA FONDATION DE LA PAROISSE
La paroisse catholique a été fondée en 1824. Elle prend alors le nom de Sainte-Catherine. Sainte Catherine d’Alexandrie, vierge martyre, reconnue pour ses vertus et sa sagesse, est choisie comme patronne. Les registres de la paroisse catholique sont créés en 1832.
La construction de la première église débute en 1832. La première messe dans la nouvelle église sera célébrée le 11 décembre 1883 par le premier curé de Ste-Catherine, Hugh Paisley (1832-1847).
Une deuxième église va remplacer l’ancien temple vers 1890. C’est le curé Napoléon-Honoré Leclerc (1886-1892) qui supervisera les travaux Cette dernière est passée au feu le 6 janvier 1910.

Une troisième église fut reconstruite immédiatement sous l’égide du curé Siméon Jolicoeur, (1896-1932). Elle sera inaugurée le 20 août 1911. Au fil des ans, l’intérieur de l’église actuelle a vu des modifications.


Les changements apportés par le Concile Vatican II (1962-1965) vont modifier considérablement le décor. En 1968, le curé Joseph Ménard va procéder à plusieurs modifications. Ainsi plusieurs objets religieux seront enlevés dont la balustrade et la chaire. Le chœur sera aussi transformé.

En 2008, le chœur a repris un peu de son cachet d’antant en y remettant l’ancien autel et un aménagement tout neuf. Désormais l’église est appelé à être utilisée de plus en plus à différentes fins communautaires.
Le 1er janvier 2019, la paroisse de Ste-Catherine change de nom. Elle se nomme maintenant la Transfiguration-du-Seigneur. Le prêtre responsable de la paroisse porte le titre de modérateur depuis le 1er août 2021.
La liste des curés de Ste-Catherine.
Noms | Années |
1-Hugh Paisley | 1832 à 1847 |
2-John Caulfield O’Grady | 1847 à 1851 1859 à 1871 |
3-William Dunn | 1851 à 1859 |
4-Hyacinthe Gagnon | 1871 à 1878 |
5-Athanase Lepage | 1878 à 1882 |
6-René-Édouard Casgrain | 1882 à 1886 |
7-Napoléon-Honoré Leclerc | 1886 à 1892 |
8-Joseph-Olivier-Edmond Verret | 1892 à 1894 |
9-P-Michael O’Leary | 1894 à 1896 |
10-Siméon Jolicoeur | 1896 à 1932 |
11-Joseph-Damasse Rouleau | 1932 à 1944 |
12-Louis-René Dionne | 1944 à 1954 |
13-Adolphe Rochette | 1954 à 1966 |
14-Paul-Émile Girard | 1966 à 1967 |
15-Joseph Ménard | 1967 à 1969 |
16-Charles Painchaud | 1969 à 1982 |
17-Claude Noël | 1982 à 1991 |
18-Henri Goulet | 1991 à 2003 |
19-Michel Poitras | 2003 à 2013 |
20-Léopold Manirabarusha | 2013 à 2021 |
21-Pierre Gingras | 2021 à |
